mardi 27 mars 2012

Des joies du premier salaire

Non moins d’une semaine après être arrivé à Wellington, j'ai trouvé une colocation en centre-ville pour pas trop cher, et à force de persévérance et de motivation, de relance chaque matin chez tous les restaurateurs du coin, j’ai trouvé du travail.
Et pas qu’un peu : deux jobs ! Bon, certes il ne s’agit que de deux positions de plongeur, dans un restaurant indien nommé « the Great India » et dans un café, mais tout de même, avoir un salaire, ça aide !
Pour le premier job, au resto indien, le manager voulait que je fasse une période d’essai non payée de quatre jours. Après vérification, c’est illégal.
      De plus le travail qu’il me demandait était épuisant ; je devais peler deux sacs d’oignons de 20 kg chacun et les mixer dans une marmite, laver toute la cuisine tout seul après la fermeture, c’est-à-dire après 11h du soir – je n’ai jamais fini avant 1h du matin ! – et bien sûr laver les couverts, les casseroles et les poêles à frire, et des bassines si grandes que je pouvais tenir dedans !
Mais ce n’était pas tant la difficulté du job qui me dérangeait – ce n’était que deux jours par semaine – mais surtout l’isolement : je ne pouvais parler à personne, et entre eux, les cuisiniers parlaient Hindi…
          Si je parle de tout ça au passé et aussi négativement, vous avez pu le deviner, c’est parce que j’ai quitté ce job.


            Mon autre boulot en comparaison, est beaucoup mieux. Je travaille au Fidel’s Café, sur Cuba Street – je m’attendais à entendre un hymne communiste en entrant, mais l’ambiance est plutôt rock’n roll. Ici mon job consiste à laver les tasses, les couverts et les affaires de la cuisine, mais aussi parler avec tous les autres membres de l’équipe, rigoler, rencontrer des clients… bref, « have fun », comme ils disent. L’ambiance est vraiment sympa et puis… c’est bien payé ! Avec 30 heures de travail par semaine, je couvre totalement mes frais et je me fais suffisamment d’argent de poche pour profiter du coin comme il se doit.

Mon lieu de travail, l'un des deux café les plus populaires de Cuba Street.

Partie piétonne de Cuba Street.

           Je peux notamment profiter d’une tradition nationale, dont il faut absolument que je vous parle. Il s’agit des Fish’n'chips. Le vendredi soir, c’est Fish’n'chips.
        Concrètement, c’est un repas uniquement composé de frites et de poisson frit, que l’on peut assortir avec quelque sauce que ce soit, bien que la plus populaire soit la sauce douce au chili. Mais en fait, fish’n chips, c‘est bien plus que cela. Comment célébrer le début du week-end sans fish'n'chips ? C’est un symbole, c’est le slogan de la patrie, le cri de ralliement des outre-pacifique. C’est à la Nouvelle-Zélande ce que le nougat est à Montélimar, ce que les wagons sont au train, et ce que la barbe est au Père-Noël : inséparable !
      Ainsi, depuis que j’ai un salaire, j’ai la joie de me joindre chaque vendredi soir aux habitants de Wellington qui se pressent dans les Fish'n'chips shops, une expression que  vous pouvez vous amuser à répéter très vite dix fois de suite. (C’est ce que j’ai dû faire pour arriver finalement à la prononcer correctement, c’est-à-dire quelque chose comme [féchennchépschop’]…)


vendredi 16 mars 2012

Wellington

          Levant le pouce le long de la route, autant pour montrer mon positivisme que pour arrêter les voitures, je voyage en auto-stop, direction Wellington.
Après deux semaines bien remplies de wwoofing dans la région de Taranaki, je pars pour la capitale avec un seul objectif : trouver un job !
En effet, c’est une des raisons pour lesquelles mon école m’a envoyé ici-bas : trouver du travail et subvenir à mes besoins de manière autonome.

          Habitant dans un backpackers (une auberge de jeunesse) à seulement $ 15 par nuit (soit 9,50 € !) en plein centre-ville, j'arpente les rues à la recherche de l’affiche « staff needed » sur les vitrines des restaurants, des bars ou des cafés, laissant ici ou là un CV et un peu d’espoir – et profitant bien sûr de tout ça pour découvrir la ville !

           Wellington se situe tout au Sud de l’île du Nord (c’est d’ailleurs la capitale la plus au Sud du monde), dans la baie naturelle de Wellington Harbour.
          Son petit centre-ville, ou l’on fait tout à pied, est encerclé par la mer et par un anneau de collines que l’on appelle la City Belt – la Ceinture.
          Le Civic Center, quartier des affaires, comprend les bâtiments du gouvernement et le Parlement, appelé the Beehive – "la ruche" – en raison de sa drôle de forme.


Le Civic Center.
Le Parlement, ou the Beehive ("la ruche").
          Si on s’éloigne un peu du Civic Center, on se retrouve donc rapidement sur les collines qui entourent la ville, un peu comme leurs sept consœurs de Rome. On trouve le Mt Cook, le Mt Victoria, les Botanic Gardens, etc., qui constituent tous des parcs très appréciés des marcheurs et des joggers.
Dès qu’on prend un tout petit peu d’altitude, on peut voir la mer de tous les côtés.

Le front de mer et le port de Wellington.


          Me baladant ce matin-là du côté du Mt Cook, au Sud de la ville, je me retrouve au zoo presque sans le faire exprès. En voyant à l’entrée ce panneau annonçant 
« Adults - $ 20 / Students - $ 15 », je me dis que c’est là une bonne occasion de travailler mon accent – et de gagner $ 5. Parce que j’ai beau être étudiant, je n’en suis pas moins Français, et du coup je n’ai pas droit à la réduction. N’ayant rien à perdre je tente… « Good day, mate! » annoncé-je fièrement à la dame du comptoir – prononcer « G’deille meïte ! ».
          Quelques instants après, me voilà dans l’enceinte du zoo, $ 5 de gagnés et promu New Zealand Student par le zoo de Wellington. Après tout juste trois mois passés dans ce pays, je me sens un peu plus Néo-Zélandais maintenant que les gens ne devinent plus mon pays d’origine dès que je dis bonjour !
       
          Le zoo quant à lui est tout à fait charmant. Voici quelques dessins des animaux que j’ai pu observer, dont un kiwi – mon premier ! – en pleine activité dans un vivarium reproduisant son environnement nocturne.





Plus de photos sur l'album de Wellington !

lundi 5 mars 2012

Taranaki – Egmont National Park

Photo satellite de la région de Taranaki;
le cercle vert autour du point blanc,
c'est le parc national avec la montagne.

Dernière sortie dans la région, ce vendredi 24 février : l'Egmont National Park. Enfin, après avoir passé deux semaines à me balader autour, et même à le survoler, je vais marcher sur les flancs de cette grosse montagne !
Une fois rentrés dans le parc national, un cercle presque parfait autour du mont Taranaki, direction la Gobelin Forest.

Selon la légende, un Gobelin y dévorait autrefois les marcheurs aventureux. De nombreuses battues y auraient été organisées afin de s’en débarrasser, mais la montagne est grande et la forêt profonde ; on ne trouva jamais le Gobelin. Certains disent qu'il s’est caché au cœur de la montagne, attendant son heure pour resurgir, d’autres qu'il vit paisiblement dans la forêt, ne se nourrissant plus que de champignons et de baies sauvages.

Lors des jours de grand vent comme celui-ci, on peut regarder la montagne deux fois de suite à cinq secondes d’intervalle, elle aura complètement changé de visage, enveloppée d’un lourd drap de coton ou dominant une fine gaze laiteuse, tout à fait dégagée ou complètement disparue derrière un sombre voile de nuages.
Ne se limitant pas au sentier bien tracé circulant entre les arbres et au-dessus des torrents, Pete et moi quittons le chemin pour s’aventurer un peu au plus près des sources et des cascades.


La vidéo suivante vous aidera à avoir une meilleure idée du coin…


vendredi 2 mars 2012

Taranaki – Vu du ciel

Mardi 20 février, 7h30 ; le soleil à peine levé se cache derrière une brume barrant l’horizon et cachant la montagne. Pourtant, les prévisions météo restent optimistes pour la suite de la matinée.
Après quelques coups de fil passés et une dernière vérification des prévisions, c’est bon, on peut y aller. Pete, Graham et moi sautons dans la voiture, direction l’aéroclub d’Hawera, une petite ville un peu plus au Sud.
Ce matin, en effet, nous allons voler.

Un ami de Graham et Denise, nos hôtes, est en effet pilote d’avion pour touristes, et il nous accorde une réduc’ de 75 % et un bonus de 15 minutes sur le programme touristique habituel. Sautant sur l’occasion et dans le cockpit de l’avion, nous voilà bientôt dans les airs au-dessus de la région de Taranaki.

Le pilote, Kent, âgé seulement de 24 ans, a réalisé son rêve en passant son brevet de pilote 4 ans auparavant. C’est avec toujours autant de plaisir qu’il survole maintenant sa région natale dont il nous parle avec passion, autant que de l’avion lui-même. Assis à la place du co-pilote, j’en apprends donc un maximum sur les techniques de pilotages, les innombrables cadrans, manettes et boutons du tableau de bord.


En une heure de vol, nous avons eu le temps de voir pas mal de choses.

D’abord, direction le Sud jusqu’à la mer ; volant à basse altitude, on peut voir les vagues se jetant contre les falaises du haut desquelles se laissent tomber quelques mouettes affamées. 

Puis on repart vers le Nord tout en prenant de la hauteur ; direction le Mont Taranaki. Le soleil perce enfin  la brume matinale. A 2 500 mètres au-dessus du niveau de la mer qu’on peut encore apercevoir au Sud comme à l’Ouest, nous faisons le tour complet du sommet enneigé. 
Dès qu’on ressort face au vent, turbulences assurées ! La queue de l’avion vire de droite et de gauche à une vitesse assez incroyable, ce qui ne manque pas d’inquiéter les novices de l’air que nous sommes. Mais Kent affiche un sourire confiant et amusé ; ça lui a donné une idée.
Il se met soudain à braquer l’appareil sur la droite, de sorte que les ailes soient perpendiculaires au sol, et le fait tourner sur lui-même ! La force centrifuge rabat alors brusquement nos bras sur nos cuisses, et on ne peut à peine plus les bouger : les 0,3 G ressentis dans la cabine font l’effet d’altères posées sur chacun de nos membres, rendant le moindre mouvement bien plus difficile.
Après ces quelques acrobaties aériennes, cap au Sud-Est vers Eltham. Mais en survolant la maison des Smith, aucune trace de notre mur de pierre, caché par les arbres. Puis on va survoler la Rotokare Reserve (d’où la photo dans l’article), l’usine de produits laitiers Fonterra, qui transforme le lait comme celui qu’on a trait en fromage ou en un tas d’autres produits différents, et retour à la case départ, la ville d’Hawera, où nous atterrissons.

Cercles concentriques au-dessus de la maison des Smith
Fonterra Dairy factory










Ni Pete ni moi n’étions montés dans un petit avion comme celui-là, et ayant été assis à la place du co-pilote j’ai pu profiter pleinement de l’expérience autant que du paysage. Et encore une fois, c’est grâce à la générosité des gens de ce pays que j’ai pu le découvrir un peu plus, un peu mieux, et sous un autre angle – vu du ciel !

De d. à g. : Pete, Kent le pilote et moi.