mardi 29 mai 2012

Un peu plus au Sud


J’ai quitté Wellington par un matin d’automne ; le soleil se levait, me voyait m’en aller, prenant ce gros bateau qui danse sur les eaux. Je pars en pays froid, traversant le détroit. On y dit l’hiver rude – c’est un peu plus au Sud.

Adieu l'île du Nord, à l'horizon les Alpes du Sud.

- cliquez sur les photos pour agrandir -

Lumières changeantes pendant la traversée.

L’île du Sud. Ils l’appellent le « mainland » parce que c’est plus grand que l'île du Nord : c’est aussi grand que l’Angleterre et le Pays de Galles réunis, mais avec seulement 1 million d’habitants ! La faible population en fait un territoire naturel presque intact, dans le quel j'ai hâte d'évoluer et d'en découvrir les paysages magnifiques. Le peu de gens qui y vivent y sont toutefois plus accueillants que n’importe où ailleurs. Rencontrer est évidemment l'un des maître-mots de ce périple.


Mon voyage autour du mainland commence à la Golden Bay. 
C’est un vrai paradis échoué sur la Terre ; les oiseaux sont nombreux – ils y passent l’hiver. Les fougères sont d’argent et les plages sont d’or. Quand la nuit tombe enfin, c’est la baie qui s’endort.
J’allais me régaler des vagues languissantes ; j’aimais à pédaler sur la plage infinie, montant sur les collines, chantant dans les descentes. La nuance est bien fine entre bonheur et vie !
Découvrant, apprenant, rencontrant, voyageant, cette baie merveilleuse regorge de trésors dont je pus pour un temps profiter pleinement. La poésie est là, juste à portée de bras : le matin au réveil, chez l’enfant qui sourit, au coucher du soleil ou sur les galets gris – c’est là, dans la Baie d’Or.

Voici une nouvelle vidéo, bande de veinards, pour vous donner un meilleur aperçu :


dimanche 27 mai 2012

Avant de partir...

Partant bientôt pour l'île du Sud, voici un petit cadeau d'adieux que j'ai fait à toute l'équipe de Fidel's Café.
J'ai pensé que ça pourrait vous intéresser..



mercredi 9 mai 2012

Sport national, gloire régionale


                Que serait un voyage en Nouvelle Zélande sans un peu de rugby ? Comme j’en ai déjà parlé au tout début, le rugby ici c’est un peu les vérités de Lapalisse, ou les andouillettes de Troyes : c’est typique. Dois-je le rappeler ? – soupir – l’équipe nationale des All Black est devenue l’actuelle championne du monde après avoir battu d’un point le XV de France à l’Eden Park d’Auckland.
Aussi considérais-je comme étant de mon devoir d’assister à un match officiel de rugby lors de mon séjour au pays du long nuage blanc. Officiel, parce que des matches amateurs on en voit à tous les coins de rue (du moins à ceux où il y a un gazon assez grand…).

"... engage!"

Et figurez-vous* que ça tombe bien parce que depuis février et jusqu’en juillet, c’est la saison de Super Rugby. C’est un tournoi où s’affrontent 5 clubs de Nouvelle-Zélande, 5 clubs d’Australie et encore 5 clubs d’Afrique du Sud. Chaque équipe affronte deux fois une autre équipe nationale, et une seule fois chaque équipe d’un autre pays  ce qui fait un total de 125 matches et de quoi se régaler.
L’équipe de Wellington, c’est les Hurricanes. Ils jouent en jaune, et vendredi dernier ils jouaient à domicile le match-retour contre les Blues d’Auckland. Avec quelques collègues du café, on a décidé de profiter de l’occasion.
Bon, les Blues ont gagné trois fois le tournoi de Super Rugby, les Hurricanes zéro. Et bon, les Blues ont Piri Weepu, le All Black qui a sauvé la coupe du monde – enfin, d’un point de vue Néo-Zélandais tout du moins... Mais le match-aller avait fini à 25-26 pour les Hurricanes, et de toute façon pour le folklore, il fallait bien supporter l’équipe locale !

La touche.

Les paris sont pris, le coup d’engagement est botté, c’est parti pour un grand match au Westpac Stadium de Wellington.
Essai des Hurricanes !
A la mi-temps : 16-12 pour les Hurricanes qui ont marqué 2 essais contre zéro pour les Blues ! Et dès le début de la deuxième mi-temps, ils remettent ça ! Ce fut un festival d’essais – dont deux ont d’ailleurs été refusés (boooouh !) – et de belles actions, de mêlées endiablées et d’échappées à l’aile comme j’en avais rarement eu l’occasion d’en voir.
Avec un résultat final de 35 à 19 pour les jaunes de Wellington, j’ai gagné mon pari – et une bière –, mais j’ai surtout bien profité de la soirée !

Piri Weepu, n°9 Blues, botte le penalty.

Mais attendez, l’aventure est loin d’être finie ! A la fin du match, devinez qui vient droit sur moi ? Piri Weepu en personne, le héros de la coupe du monde ! Mon héros !
En réalité, il ne venait pas tout à fait pour moi, mais plutôt pour sa femme et ses deux petites filles qui étaient assises deux rangs derrière. Mais je ne pouvais pas laisser passer l’occasion : « Piri Weepu, an autograph please ! » On s’est serré la main, je lui ai dit que j’étais Français, il m’a dit qu’on avait perdu la coupe du monde, je lui ai dit qu’ils venaient de perdre le match, on a rigolé. Je lui ai demandé si je pouvais prendre une photo avec lui, il a dit oui, et après je lui ai dit que j’étais un grand fan et qu’il avait quand même bien joué ce soir, mais il n’écoutait plus puisqu’il parlait avec sa femme. Bref j’ai rencontré Piri Weepu.

Photo avec Piri Weepu !


* Ça y’est vous êtes figurés ?

lundi 7 mai 2012

ANZAC Day



ANZAC, ça veut dire Australian and New Zealand Army Corps. C’est un corps armé composé de forces Néo-Zélandaises et Australiennes qui se sont battues en Europe pendant la première guerre mondiale. La bataille de Gallipoli, du nom de la péninsule turque où elle s’est déroulée, visait à s’emparer du détroit des Dardanelles (d’où son autre nom de bataille des Dardanelles) pour contrôler le flux maritime vers Constantinople (l’actuelle Istanbul).
C’était en 1915 ; ce fut un désastre.
Les troupes du Pacifique ne connaissaient rien sur les positions ennemies et perdirent plus de 145 000 soldats.

Aujourd’hui et comme chaque année au 25 Avril, la Nouvelle-Zélande commémore. Levé à 4h30 (oui, oui, du matin !) pour assister à la Cérémonie de l’Aube au monument aux morts de Wellington, j’ai pu constater que la capitale se lève tôt en ce jour férié. Nous étions plusieurs milliers à écouter un solo de cornemuse (« Lamentation »), le discours ennuyeux d’un aumônier,  l’hymne « Seigneur des Seigneurs et Roi Éternel » (n’oublions pas que l’Etat de Nouvelle-Zélande, comme celui du Royaume-Uni, est toujours religieux), le discours très amusant (mais pas censé l’être) de son Excellence l’Ambassadeur de France qui a un accent à couper à la hallebarde, et tout un tas d’autres trucs très officiels et pompeux.
 Je n’ai pas arrêté de bâiller jusqu’à ce qu’on sonne l’aube… à coup de canon. Il était juste à côté de moi et je ne l’avais pas vu, mais alors je l’ai bien entendu : ça réveille, un coup de canon.

L'Ambassadeur de Frane, qui plaçait des mots français dans son discours
- je me demande si quelqu'un d'autre que moi a compris ce qu'il racontait...

 Et puis avant d’aller se repieuter de se quitter avec émotion, on a tous chanté l’hymne Néo-Zélandais en Maori (bon alors là y’avait pas grand-monde) et en Anglais (par contre là y’avait une grosse dame qui chantait très fort !).

Il y avait une autre cérémonie à midi à moins de 500 mètres de là où j’habite, mais sur les conseils de mon coloc on l’a regardée à la télé parce qu’en vrai on voit rien à cause du monde et qu’à la télé il y les commentaires. On a vu le premier ministre John Key qui parlait, et qui passait le micro au Gouverneur Général, qui a parlé aussi, et des soldats ont posé des couronnes de coquelicots devant le mémorial. Des enfants ont parlé aussi, et beaucoup d'adultes ont pleuré.
Ah oui, le coquelicot, ou poppy, c’est ce que toutes les anciennes colonies britanniques utilisent quand il s'agit de commémorer quelque chose. Pendant une semaine, à Wellington, tout le monde se baladait avec une poppy à la boutonnière. J’ai même vu quelqu’un se promener avec toutes ses médailles de guerre, mais j’ai appris ensuite que comme il les portait à droite ça devait être celles de son père.

Couronnes de poppies au pied du mémorial .

En lisant les journaux ce jour-là – même si je le savais un peu avant quand même – j’ai appris que les Néo-Zélandais voulaient que l’ANZAC Day soit la fête nationale au lieu du Waitangi Day. La majorité pense que lors du Waitangi Day il y a bien trop de tensions entre les Pakehas (Néo-Zélandais de descendance britannique) et les Maoris qui protestent et manifestent tous les ans.
Mettez ça dans un coin de votre mémoire parce que ça concerne le sujet sur lequel j’écris actuellement un mémoire de 50 pages et qui fera l’objet d’un futur article. (Le suspense est palpable!)

Le monument aux morts au pied du Parlement.


Le mémorial de Wellington, ANZAC Day 2012.